La Rencontre en Guadeloupe
Cet été, c'est en Guadeloupe que j'ai choisi de poser mes valises. Le soleil y est plus intense, l'air plus moite, les nuits plus longues. Dans un hôtel niché entre plage et palmiers, le temps semblait suspendu, bercé par le bruit des vagues et l'odeur du rhum vieux.
C'est au bar de l'hôtel que je les rencontrai. Un couple élégant, venu de métropole. Lui, la quarantaine assurée, chemise de lin ouverte, le regard vif. Elle, robe légère aux motifs tropicaux, la peau dorée par le soleil, un collier de perles fines soulignant la courbe de son cou.
Nos regards se croisèrent, elle détourna les yeux aussitôt, mais son sourire trahissait le trouble. Quelques instants plus tard, c'est lui qui m'invita à leur table.
— « Vous êtes seul ? Venez, partagez un verre avec nous. »
La conversation fut fluide, légère, rythmée par mes éclats d'humour qui la firent rire aux éclats. Lui observait ce rire nouveau, ce regard pétillant qu'elle n'avait pas eu depuis longtemps. Plus le rhum coulait, plus les regards devenaient lourds de sous-entendus. À un moment, il posa sa main sur la sienne et me dit en souriant :
— « Elle n'a pas souvent ce regard-là. »
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Le balcon tropical
Ils m'invitèrent dans leur suite. La terrasse dominait la mer des Caraïbes, noire et brillante sous la lune. Les sons du zouk et du gwoka montaient depuis le bar de plage, sensuels, lancinants. Une bouteille de punch au coco nous attendait, déjà fraîche.
Elle s'assit, croisant ses jambes lentement. Sa robe glissa, révélant une épaule nue qui capturait la lumière lunaire. Lui, tranquille, servait les verres, comme un chef d'orchestre qui dirigeait en silence une symphonie qu'il avait toujours rêvé d'entendre.
Elle se leva, s'approcha de moi et demanda d'une voix douce :
— « Vous dansez ? »
Je pris sa main, chaude et légèrement tremblante. Nos corps se rapprochèrent. Ma main trouva le creux de son dos, et son souffle se transforma aussitôt. Elle s'abandonnait, bercée par le rythme, par ma présence, par ce jeu interdit qu'elle avait pourtant choisi.
Lui nous regardait, serein, presque fier. La complicité qui nous unissait déjà faisait naître une tension électrique dans l'air humide de la nuit tropicale.
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La montée
De retour sur la terrasse, je posai ma main sur la sienne. Mes doigts s'aventurèrent avec lenteur, précision, une caresse qui faisait naître en elle des vagues incontrôlables. Elle ferma les yeux, laissa échapper un souffle, puis un gémissement qu'elle ne put retenir.
Son corps réagissait comme la mer face à la tempête : d'abord calme, puis parcouru de frissons, puis emporté par une houle plus forte que sa volonté. Lui, assis en retrait, la contemplait, fasciné, les yeux brillants d'un mélange de désir et de fierté.
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L'explosion
Sous mon doigté attentif, elle perdit le contrôle. Son corps se cambra, sa respiration se brisa, et dans un jaillissement libérateur, elle se laissa aller totalement. Une source s'était ouverte en elle, éclatante, magnifique, qu'elle n'essaya même plus de contenir.
Elle devint fontaine, offerte, débordante de plaisir, sous mes gestes qui la guidaient vers cet abandon. Lui, hypnotisé, serra les poings, comme pour contenir sa propre fièvre, mais son sourire disait tout : il savourait chaque seconde, heureux de voir sa femme s'épanouir ainsi, sous un autre regard, une autre énergie.
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L'après
La nuit se prolongea dans un mélange de rires, de caresses et de confidences. Il n'y eut ni gêne, ni malaise, seulement la douce ivresse d'un plaisir partagé à trois. Quand l'aube colora la mer des Caraïbes d'un rose tendre, nous étions encore là, apaisés, complices, conscients d'avoir vécu un moment rare.
Au petit-déjeuner, nos regards se croisèrent encore. Pas besoin de mots. Un sourire suffit. Le secret restait entre nous, gravé dans la mémoire brûlante d'une nuit guadeloupéenne où désir, élégance et audace s'étaient unis.
